Saveurs en partage : une épicerie responsable et solidaire
Saveurs en partage a ouvert ses portes en juin 2020 dans le 20ème arrondissement. Portée par un collectif de femmes engagées, cette épicerie souhaite rendre accessibles les produits bios, sains et locaux à tous les publics. Un projet soutenu financièrement par PIE dès le début, et accompagné grâce à l’écoute et les conseils de son équipe.
Aminata Diallo, Samia Haddam, Marie-Claire Peguet, N’Daye Marna et Mina Hassaine se rencontrent en 2014 lors des Lundis Femmes Solidaires, ateliers d’échanges où naissent parfois des initiatives collectives engagées. Ces cinq femmes s’unissent autour d’un projet éco-responsable et solidaire : Saveurs en Partage. Une épicerie bio, vrac et en circuit-court proposant des produits sains et de saison.
Ce projet illustre « que l’on peut être entrepreneur en étant une femme, de couleur, parfois originaire de quartier populaire, ne sortant pas d’une grande école ou d’une université, et qu’on peut faire monter ces femmes en compétences en échappant aux stéréotypes » explique Marie-Claire Peguet, présidente de l’association et co-fondatrice du projet.
UNE DOUBLE TARIFICATION SOLIDAIRE
Saveurs en Partage tend à recréer du lien social au bas des immeubles du Boulevard Mortier, celui de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), qui traverse un quartier « abandonné, où il y a tout à inventer » en matière de commerces de proximité. « C’est le quartier des femmes aux caddies », souligne Marie-Claire Peguet ; « elles doivent aller à Bagnolet au supermarché pour faire leurs courses. »
L’association a développé un concept de double tarification qui permet aux femmes de foyers monoparentaux à bas revenus de bénéficier de 70% de réduction sur tous les produits du magasin. Saveurs en Partage tente de rassembler autour de produits sains et de qualité, une clientèle précaire et une clientèle aisée, notamment à travers des ateliers sur la nutrition qui reprendront dès que les conditions sanitaires le permettront.
UN CIRCUIT-COURT DÉVELOPPÉ AVEC DES FERMES URBAINES DU 20ÈME
L’épicerie est locavore, c’est à dire qu’elle se fournit en produits locaux. L’un des premiers partenaires à lui avoir fait confiance est l’association Veni Verdi également soutenue par PIE, qui cultive des fermes urbaines dont l’une est située sur les toits du collège Pierre Mendès France, à quelques rues de Saveurs en Partage. “Un apport sympa” en fruits, légumes, fleurs, complété par des fournisseurs nationaux comme AventureBio ou Dynamis. Pour développer son axe circuit-court, Saveurs en Partage a également pris contact avec une autre ferme urbaine soutenue par PIE, Le Paysan Urbain, présente Porte de Bagnolet.
UN ACCOMPAGNEMENT FINANCIER ET HUMAIN DE PARIS INITIATIVE ENTREPRISE
Aux prémices du projet, l’association a sollicité le soutien de Paris Initiative Entreprise et rencontré l’une de ses consultantes, Lara Barghout. « Ça a été quelqu’un d’important pour nous faire avancer sur le projet. Elle a très vite perçu les compétences des unes et des autres, et a réparti le travail pour monter notre dossier » détaille cette ancienne chef d’établissements scolaires à la retraite. « Elle nous a appris à pointer l’essentiel et nous a fait prendre conscience de toutes les dimensions économiques de notre projet ».
Ce n’est pas parce qu’on est une association que notre activité commerciale ne doit pas être rentable. Il faut qu’elle le soit.
Pour obtenir une subvention de 20 000 euros et un prêt de 30 000 euros à 0% remboursable en différé, Marie-Claire Peguet et l’une de ses associées N’Daye Marna se sont confrontées pour la première fois de leur vie à des financeurs : le comité d’engagement PIE. « Ca a été un moment très fort et extrêmement difficile pour nous. Très exigent ! » se souvient Marie-Claire Peguet. « On nous a fait comprendre que ce n’est pas parce qu’on est une association que notre activité commerciale ne doit pas être rentable. Il faut qu’elle le soit ».
UN SOUTIEN PRÉCIEUX DE LEUR MARRAINE
Pour atteindre l’équilibre économique, l’épicerie doit se faire connaître. Et en pleine crise sanitaire, ce n’est pas chose facile car le quartier vit au ralentit. Laurence Wahl, marraine du projet ayant fait carrière au sein d’agences de communication, apporte bénévolement son regard d’experte sur les enjeux liés à l’image. « Elle nous pose les bonnes questions, sans complaisance. C’est important d’avoir l’avis de quelqu’un d’extérieur au projet, qui n’a pas le nez dans le guidon, et qui vous renvoie des choses. Elle y croit ! » confirme Marie-Claire Peguet.
L’équipe féminine envoie régulièrement des nouvelles à Lara, leur consultante PIE avec qui elles gardent contact. Saveurs en Partage peut s’appuyer sur cette double écoute attentive et bienveillante de PIE pour poursuivre son projet solidaire et éco-responsable.